Chaque année, le salon marque la rentrée économique et commercial des Vosges avec plus de 55.000 visiteurs venant de tous les départements du Grand Est et de l’Île-de-France. Habitat et Bois c’est 5 jours pour voir les innovations, puiser les informations et profiter des conseils de 380 exposants réunis autour du thème de la construction, la rénovation et l’équipement de l’habitat. c’est le rendez-vous incontournable de l’ensemble de la filière bois régionale, qui fait découvrir aux visiteurs l’ensemble des savoir-faire de leur domaine. Habitat et Bois est le point de rencontre entre tous les porteurs de projets et les entreprises spécialistes de leur métier.
Bâtisseur, je me conçois avant tout comme un médiateur entre un lieu et des habitants : lorsque ces deux acteurs se rencontrent, l’architecte se retire sur la pointe des pieds et s’efface derrière l’évidence de la réalisation finale. C’est dans ce paradoxe évident que réside, à mes yeux, l’humilité de l’architecte. En imprimant sa marque à un lieu, il doit lui rendre son autonomie, le rendre à la fois profondément unique et l’inscrire dans un temps long, marqué par la variabilité des usages et par l’hypothèse de transformations à venir : le nom de l’architecte oublié, seul doit rester un lieu qui s’impose comme une réponse spécifique à des contraintes susceptibles d’évoluer. Travaillé par ces tensions contradictoires, je développe aujourd’hui des projets qui cherchent à allier unicité du lieu et multiplicité des interactions humaines, tout en tenant compte des réalités de la commande actuelle que sont la recherche de coûts bas, la rapidité d’exécution et la responsabilité écologique. Dès lors, mes projets sont toujours pensés dans une continuité avec l’existant mais aussi avec ce qui existera demain, dans l’espoir un peu fou de rendre les lieux transformables à volonté sans jamais avoir à démolir.
Deux axes majeurs innervent ma démarche : le développement d’une architecture modulaire et l’effacement du travail architectural qui vient se glisser dans l’espace où il s’inscrit, quitte à disparaître dans une sorte d’architecture invisible. D’une part, la recherche de volumes simples et combinables entre eux, la flexibilité des matériaux, et liberté des associations permettent de créer des lieux ouverts structurellement où le mouvement de la vie vient rencontrer la pérennité du bâti.
Loin d’une uniformisation d’une construction à la chaîne, le module devient un jeu de construction : au gré des variantes combinatoires, le lieu est château ou cabane, voire château puis cabane. Le module se fait ainsi lieu d’expérimentation et terrain de rencontre entre la raideur du bâti et la mobilité du vécu. D’autre part, le travail sur des espaces existants nous rappelle, en tant qu’architectes, à un impératif de discrétion sans lequel il est impossible de préserver le génie d’un lieu, la magie d’un paysage, les marques visibles d’une histoire spatiale. C’est précisément ce que je recherche dans mes travaux sur l’architecture enterrée ou les maisons-serres. Il s’agit pour moi de fondre mes constructions dans un réel qui préexiste, de rendre habitable un lieu doté de ses spécificités tout en préservant son intégrité.